Le lavage de la laine
À la filature, le lavage se fait en été car l’hiver peut être rude dans les caves de l’usine (jusqu’à -30°C parfois) et l’énergie électrique nécessaire est produite en été grâce au débit important de la Guisane.
La récolte de la laine en suint
Chaque année, la filature lave plus de 10 tonnes de laine en suint. La laine est d’abord stockée chez les éleveurs après la saison de tonte (de janvier à juin) puis amenée à la filature pour être transformée. Nos laines viennent de différentes régions d’Europe. Elle est produite par des éleveurs qui veillent en amont, par leurs pratiques d’élevage, à une bonne qualité de la fibre textile.
La laine des moutons passe d’abord au loup
Les toisons arrivent compactées. Elles sont alors triées à nouveau dans la laverie. Ensuite, les laines sélectionnées passent dans une machine qui comme par hasard s’appelle un « loup », armée d’une roue dentée qui avale les toisons pour les recracher en flocons.
Un premier bain d’eau tiède pour dissoudre le suint
La laine floconnée est ensuite envoyée dans un bac rempli d’eau chaude à 30° C avec un savon biodégradable et du carbonate de soude. La laine y trempe quelques heures pour dissoudre la graisse qu’elle contient naturellement. Cette substance graisseuse est appelée « suint ». Il est produit par le mouton afin de se protéger des intempéries, c’est un imperméabilisant biologique. Dans l’industrie textile, le suint est récupéré : on en extrait la lanoline, utilisée dans les cosmétiques.
Les pagaies abandonnées dans la rivière par les sportifs d’eau vive nous servent de cuillères pour mélanger délicatement la laine.
La colonne de lavage : montée progressive en température
Une fois bien trempés, les flocons de laine sont amenés dans la colonne de lavage. Il s’agit d’une série de 5 bacs remplis avec de l’eau à différentes températures.
Le premier bac aura une température de 30° puis le second 40°, le troisième 50° pour retomber à 30° pour le dernier. Des griffes en forme de grosses fourches, dans un mouvement lascif et rythmé, poussent les flocons dans l’eau pour les amener d’un bac à l’autre. À chaque sortie de bac, la laine détrempée passe entre deux rouleaux essoreurs qui font retomber l’eau sale dans le bac précédent. À la fin du parcours, la laine tombe dans un bac ovale où elle est longuement rincée par l’eau froide du canal.
Égouttage et essorage de la laine propre
La laine s’égoutte ensuite dans des bacs à treillis avant d’être essorée dans une sorte d’essoreuse à salade géante qui utilise la force centrifuge pour évacuer l’eau.
Le séchage délicat de la laine à l’air pulsé
La laine termine son cycle de lavage par le séchage dans un gros tambour tournant lentement avec de l’air chaud pulsé. Cette machine est très gourmande en énergie électrique.
Stockage de la laine brute lavée
La laine est ensuite tassée dans de grandes bourrasses pour être stockée l’hiver au grenier à laine. Elle sera utilisée au fur et à mesure des besoins de production. La laine peut être stockée jusqu’à 10 ans avant d’être utilisée. Dans le grenier de la filature, des laines de toute l’Europe attendent leur tour pour passer au cardage.