Cardage et filage de la laine

Carder et filer la laine sont les deux processus fondamentaux d’une filature. Ces étapes ont pour but d’aligner les fibres textiles pour pouvoir ensuite les tordre et les allonger pour faire un fil solide qui sera ensuite tissé ou tricoté.

Préparation de la laine à carder

 

Dans les greniers de la Filature, la laine brune est choisie, mélangée et pesée pour chaque type de produit. Elle est battue dans une machine, un loup, qui va ouvrir les flocons de laine pour faciliter l’opération de cardage.

Vient ensuite l’ensimage : pour éviter l’électricité statique dans le frottement des machines, la laine est arrosée d’un mélange d’eau et d’huile pendant 24 heures.

[:fr]tonte des mouton mérinos du portugal noir[:]
[:fr]tonte des mouton mérinos du portugal noir[:]

Le cardage aligne les fibres de laine

 

La phase de cardage prépare ensuite les fibres de laine pour le filage. Carder consiste à aligner les fibres dans le sens de la longueur. Cette action peut être comparée au brossage des cheveux. C’est d’ailleurs à l’aide de brosses à rouleaux que la laine est cardée.

sérigraphie sur foulards laine mérinos teinture végétale pose de la teinture

Après chaque carde, on retrouve un voile de laine qui est transporté d’une machine à l’autre. Ce voile arrive à tenir ensemble malgré la finesse des fibres car celles-ci ont des écailles, que l’on peut voir au microscope, qui s’accrochent ensemble. Cette particularité de la laine lui vaut la capacité de feutrer au lavage.

[:fr]tonte des mouton mérinos du portugal noir[:]

Sur les cardes, qui est une machine très volumineuse, on trouve principalement des petites dents en fer montées sur des rouleaux de différentes tailles. Un gros tambour central va tourner dans un sens, et des petits rouleaux, placés au-dessus tournent en sens inverse. La laine va passer entre plusieurs séries de rouleaux et les fibres vont tout doucement se paralléliser au fur et à mesure du voyage dans les machines.

atelier de confection de la filature de chantemerle longo maï

Pour réaliser des couvertures piquées, ou couettes en laine, la préparation de la laine s’arrête là. En entassant plusieurs voiles l’un sur l’autre, on obtient une « nappe » cardée. Celle-ci servira pour le matelassage.

Pour faire du fil, le voile continue son chemin et arrive sur un « diviseur » qui va le séparer en petite bandelettes boudinées qu’on appellera des « pré-fils ». Ce pré-fil n’est pas solide, dès qu’on le tire il casse, mais toutes les fibres sont bien alignées. Pour obtenir un fil, il faudra ensuite étirer et tordre ce pré-fil, comme le faisaient les rouets des grands-mères autrefois. La fileuse va rendre ce service, avec un débit industriel.

sérigraphie teinture végétale sur draps de laine mérinos

La fileuse permet d’obtenir un fil solide

 

Les gros rouleaux de pré-fils sont transportés sur la fileuse. Il va alors subir trois opérations sur la fileuse : étirement, torsion et embobinage. Chaque pré-fil est pris entre deux rouleaux tournant à des vitesses différentes, celui du bas plus rapide que celui du haut, ce qui provoque un étirement des fibres. Un petit tourniquet va entraîner le pré-fil pour une première torsion.

sérigraphie sur foulards laine mérinos teinture végétale pose de la teinture
[:fr]tonte des mouton mérinos du portugal noir[:]

La bobine du bas va tourne sur elle-même et achève la torsion. Un petit curseur enroule les fils fabriqués sur la bobine.

Bobinage, doublage et retordage du fil

Pour pouvoir utiliser le fil dans la suite de la chaîne de production, il faut ensuite procéder à quelques opérations.

Le fil peut être utilisé tel quel pour le tricot et le tissage fin, mais il faut d’abord le mettre en cônes pour faciliter le dévidage et éviter la casse dans les machines.

Pour les couvertures, les tricots plus épais et la laine à tricoter, on doit encore doubler et retordre les fils.

La machine à faire les écheveaux

Pour la vente de laine à tricoter, il est nécessaire de la conditionner en pelotes ou en écheveaux. À la filature, nous avons beaucoup de machines très anciennes. Celle qui confectionne les écheveaux à partir des bobines de fil est d’une conception particulièrement simple.